La vidéosurveillance, pour quoi faire ?

La vidéosurveillance, dite vidéoprotection pour atténuer le côté espionnage de la chose, ce n’est pas quelque chose de nouveau et pourtant c’est un sujet à la mode chez les élus locaux. Nombre de communes petites comme grandes ont franchi le pas, notamment parmi nos voisines les plus proches.

 

A Magnanville le sujet a été abordé dans un cas bien précis pour le moment, la place Mendès France et ses dégradations récurrentes. Si l’argument avancé par le Maire pour la mise en place d’une caméra filmant à 360 degrés sur cette place est la sécurité et la possibilité de porter plainte contre les auteurs des faits grâce aux images filmées, il faut toutefois s’interroger sur le bien fondé de cette démarche.

Premièrement, est-ce vraiment efficace ? La réponse est somme toute prévisible : NON. En effet, peut être qu’une crapule se fera prendre sur le fait grâce à ces images, mais la fois suivante il se camouflera derrière une cagoule ou une capuche. Et les autres en feront de même si ce n’est pas déjà le cas. Il serait surprenant que l’un des auteurs des faits soit réellement identifié grâce à un tel dispositif, mais laissons lui le bénéfice du doute et donnons nous rendez-vous un an après sa mise en place pour en faire le bilan.

Deuxièmement, quid de la vie privée et de la protection des données personnelles. Il y a quelques années la vidéosurveillance n’impliquait pas grand chose. Seules les personnes en charge de cette surveillance avaient la possibilité d’avoir accès à ces informations. Aujourd’hui, à l’heure de la reconnaissance faciale, des intelligences artificielles et du big data la question de la vie privée et de la surveillance se pose plus que jamais. On avancera probablement l’argument que les vidéos seront stockées et/ou visionnées sur des appareils sécurisés et accessibles seulement à certaines personnes, mais les PME et les petites collectivités sont les organismes les plus simples à pirater. Il est d’ailleurs fort probable que n’importe quel ingénieur en informatique ait la capacité de le faire. Quand on sait tout cela, on devient dubitatif face à l’installation de tels appareils.

 

Ne nous laissons donc pas endormir par l’exemple des autres communes ayant mis en place la vidéosurveillance, ne nous laissons donc pas amadouer par l’argument sécuritaire de façade et questionnons nous sur l’utilité et l’intérêt de cet appareillage qui  ne fait souvent que déplacer la criminalité vers des endroits moins surveillés.

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